Le Cambodge vient de changer de Premier ministre. Pour la première fois depuis 1985. Critiquée systématiquement par la presse occidentale, jamais contestée lorsqu'il s'agissait de ses collègues Mahatir de Malaisie ou Lee Kwan You de Singapour, cette longévité exceptionnelles 'explique par la situation exceptionnelle trouvée par Hun Sen lorsqu'il prend la direction du gouvernemen du pays.
Car celui qui accède à cette responsabilité majeure est confronté à un pays dévasté dont les équipements ont été détrui ts par la guerre 1970 -1975 et les bombardements américains (2.756.941 tonnes de bombes de 1965 à 1973, sans compter les bombardements de 1973-1974). C'est un pays dont entre un quart et un tiers de la population a disparu, majoritairement la plus éduquée et la plus cultivée. C'est un pays dont les crimes de masse perpétrés par Pol Pot et son gan sont niés par l'ONU et sa commission des droits de l'Homme. Des crimes qui, pourtant, selon un rapport du diplomate tunisien Boudhiba, sont 'unprecedented in our century except for the horrors of Nazish C'est un pays dont les survivant sont épuisés, malades, traumatisés et dont les enfants ont été privés d'une réelle scolarité
Dans l'histoire contemporaine de notre humanité, aucun régime même pas celui d'Hitler, autre que celui de Pol Pot, n'a entrepris de disloquer sa propre société, de détruire ses institutions, de démanteler les familles, dériger la totalité du territoire national en un immense camp de travaux forcés et d extermination.
C'est à un tel pays qui une coalition sino occidentale inflige un embargo qu denie les droits humains les plus fondamentaux pourtant célébrésà satiété par les Occidentaux: le droit à l'alimentation, le droit à la santé, le droit à l'éducation, le droit à la culture, le droit au développement et même le droit à la paix. Puisque, en dehors de l'ONU, Chinois et Occidentaux s'emploient à reconstituer une force militaire faite principalement de Khmers rouges qui va infliger à ce peuple de survivants 12 ans de guerre Cet embargo, trente ans après qu'il ait été levé, affect encore aujourd'hui la santé de ceux qui l'ont subi et les ressources humaines du pays.
Tout cela parce que c'est un pays auquel la coalition qui domine l'ONU a inventé un prétexte: le refus de reconnaître un régime issu d'une intervention étrangère. Pourtant, l'ONU, avant 1979, à onze reprises, a reconnu des régimes issus d'une intervention militaires étrangère dont les plus célèbres sont le Yemen (1961) le Bangladesh (1971) et l'Ouganda (1978).
Comments